"Convertissez-vous, car le Règne de Dieu s’est fait proche." Mt 3,2

2ème dimanche de l'Avent de l'année A

Jean Baptiste ne présente pas la conversion comme une option parmi d’autres : un choix qui dépendrait du goût de chacun,mais comme une urgence et une priorité :
"Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?" (Mt 3,7)… "Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu." (Mt 3,10)… "La paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas." (Mt 3,12)
Jean Baptiste, comme plus tard Jésus, nous révèle l’enjeu éternel de nos choix et de nos comportements.

Ceux que Jean qualifie d’ "Engeance de vipères" (Mt 3,7), ce ne sont pas les publicains et autres pécheurs… ce sont les pharisiens, qui sont des pratiquants fervents de la Loi juive, et les sadducéens, qui sont la crème du milieu sacerdotal.
Chacun de nous peut donc se poser la question : "Si j’avais été là, au bord du Jourdain, qu’est ce que Jean m’aurait dit ?"
Si Jean est exceptionnellement sévère à leur égard, c’est que les pharisiens et les sadducéens sont convaincus que cette invitation à la conversion ne les concerne pas !
Ils pensent qu’ils ont droit au salut, et que Dieu ne fait que son devoir en leur donnant la vie éternelle !
Ils estiment qu’ils n’ont pas à être pardonnés… et leur attente n’est pas vraiment celle d’un Sauveur… attitude qui les rend inaptes à reconnaître Jésus comme l’envoyé de Dieu.
Jésus n’est pas le Messie politique qu’ils attendaient… mais un Messie Sauveur… il nous sauve du péché et de ses conséquences éternelles… et il ne peut nous sauver que si nous aspirons à cette rédemption : si nous avons faim et soif de conversion et de sainteté.
Le rôle du plus grand des prophètes était de préparer les coeurs à la rencontre de celui qui n’est pas venu pour des justes mais pour des pécheurs.

On prétend parfois que les pharisiens de notre époque sont les bonnes familles pratiquantes… il est vrai que personne n’est à l’abri de l’hypocrisie.
Mais le pharisaïsme, à toute époque, consiste plutôt dans cette conviction qu’ " on est en règle " et qu’ " on en fait bien assez " !
Cette tentation de se forger une bonne conscience n’est pas si rare chez des chrétiens qui se sont éloignés de la pratique des Sacrements.
Elle existe également chez des personnes plus engagées dans la vie de l’Eglise… des chrétiens qui affichent leur foi tout en prétendant que leur conscience les dispense des exigences de l’Evangile… du moins de certaines.
En parlant de pharisaïsme à leur propos, on peut d’ailleurs se demander si on ne fait pas injure aux pharisiens, qui eux, au moins, avaient le désir de mettre en pratique la Parole de Dieu.

"Convertissez-vous, car le Règne de Dieu s’est fait proche." (Mt 3,2)
Le règne de Dieu, c’est Dieu présent et agissant.
Dieu est là : à notre portée… pour le rencontrer, il suffit de se tourner vers lui : se convertir !
Notre problème est que la conversion n’est pas facile… se tourner vers Dieu, c’est toujours un peu s’arracher à soi-même ! Et ceux qui prétendent que leur conscience les dispense de cette conversion sont dans l’illusion… ils restent esclaves de leur péché.
La conversion n’est jamais un esclavage… c’est toujours une libération… et c’est la condition de la rencontre de Dieu. Jésus le rappelle à chaque page de sa Bonne Nouvelle.

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