Les petits commandements

7ème dimanche du temps ordinaire de l'année A

La tentation est grande de faire des choix dans l’enseignement de Jésus. On connaît son Évangile, mais, pratiquement, on préfère en ignorer certaines parties. On a le sentiment d’avoir tort, mais on s’arrange pour ne pas trop y penser.
Les plus touchés sont les intellectuels : ceux qui ne veulent pas avoir tort, et qui savent toujours construire des petits systèmes pour justifier leurs choix et leurs infidélités !
Ils ont toujours une explication pour distinguer ce qui est essentiel dans l’Évangile, et ce qui n’est pas essentiel !
Mais, selon l’Évangile, ces grands esprits sont des petits chrétiens : "Celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des Cieux." (Mt 5, 19)

Dans la morale du Nouveau Testament, il n’y a pas de commandement facultatif. Il est vrai que les commandements ne sont pas égaux, et que l’amour est le plus grand : c’est le commandement qui résume la Loi et les Prophètes. Mais cela ne veut pas dire que les autres soient facultatifs, précisément parce que l’amour doit être présent dans tous les autres.
Jésus illustre cette parole en donnant quatre exemples (Mt 5, 21-37) :
Dans un meurtre la motivation a autant d’importance que l’action elle-même. Si j’ai autant de haine que celui qui va jusqu’à commettre un meurtre, mon péché est le même : c’est l’amour ou le manque d’amour qui détermine la valeur de mes actes.
L’adultère que l’on désire commettre, et que l’on commettrait sans hésitation si cela dépendait uniquement de nous, comporte une intention de pécher qui est une trahison grave de l’amour conjugal.
Le remariage. On ne peut pas toujours éviter un divorce, mais un nouveau mariage du vivant de son conjoint n’est pas autorisé par l’Évangile, et Jésus ne semble pas voir cela comme un petit commandement !
Les faux serments : Que votre "oui" soit "oui" : que votre parole soit totalement fiable. La fidélité à la parole donnée, l’amour de la vérité, ne sont pas non plus des petits commandements.

Être fidèle à l’essentiel ne consiste pas à faire des choix dans l’Évangile pour laisser de côté ce qui nous dérange, mais à comprendre ce qui donne son sens à chaque détail.
Privilégier l’amour, ce n’est pas relativiser le reste de l’Évangile, c’est mettre en pratique tout l’Évangile par amour : c’est tout faire par amour, même les plus petits commandements. Celui qui n’aime pas dans les petites choses, celles de chaque instant, risque de ne pas aimer du tout.
"Celui qui observera ces plus petits commandements et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des Cieux." (Mt 5,19)

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