"Si vous observez mes commandements, dit Jésus, vous demeurerez dans mon amour." Jn 15,10

6ème dimanche de Pâques de l'année B

On a parfois l’impression que c’est nous qui avons choisi la foi ou qui avons choisi le Christ : ce n’est pas entièrement faux, en ce sens que si notre foi n’était pas un choix personnel et un acte libre, ce ne serait pas vraiment la foi. Mais en même temps, il faut se rappeler que Dieu a l’initiative de tout.
Il ne faudrait pas nous imaginer, parce que nous avons la foi, que Dieu nous doit de la reconnaissance ! C’est lui qui est à l’origine de notre foi, et nous avons beaucoup de chance d’avoir reçu ce don de l’Esprit qui est le point de départ de toute notre vie dans le Christ.

Dieu a l’initiative de tout, parce qu’il est le Créateur : il est celui qui nous tient dans l’existence… et il a aussi l’initiative de la vie surnaturelle.
Il a choisi de nous donner son Fils ; et Jésus nous dit : "Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis." (Jn 15,16) Ce qui veut dire que même si notre foi est un choix libre, on ne fait pas ce choix sans la grâce de Dieu !
Dans tous les choix qui nous orientent vers la vie éternelle, il n’est jamais absent. Dans chacun de nos actes de foi, c’est lui qui a l’initiative : "Personne ne peut dire : Jésus est Seigneur, sans l’Esprit Saint." (I Cor. 12,3). On peut dire que chacun de nos actes de foi est la preuve que l’Esprit de Dieu est en nous ; et après chaque acte de foi, on devrait remercier.

"C’est moi qui vous ai choisis, dit Jésus, afin que vous donniez du fruit."
On dirait aujourd’hui : des résultats. Ce qui consiste, au moins, à mettre en pratique les "Commandements" ou les Lois de Dieu.
Toutes les sociétés ont besoin de lois : les états comme les entreprises. On en a besoin, et en même temps, on les change sans arrêt, parce que ces lois ne sont jamais parfaites.
Les Commandements de Dieu sont les lois du Créateur : de celui qui nous a faits. Ses commandements n’ont pas changé depuis l’Ancien Testament, et ils se résument dans l’amour, pour l’Ancien comme pour le Nouveau Testament.
Jésus ne dissocie pas l’amour et la fidélité aux commandements : "Si vous observez mes commandements, dit Jésus, vous demeurerez dans mon amour." Quand on lui demande ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle, il répond : "Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère." (Mt 19,18)

Il est évident qu’on peut aller plus loin, mais cette liste est le minimum, et si on ne fait pas ce minimum, notre amour est illusoire : notre amour de Dieu, comme notre amour des hommes.
On a remarqué que les commandements étaient des interdits : une formulation négative de la volonté de Dieu. Mais cette formulation négative n’est pas fausse : chacun de ces Commandements nous dit ce qu’on ne doit pas faire, si on veut aimer… et la formulation positive dit ce qu’il faut faire, en trois mots : "Aime ton prochain."

Et si on veut aller plus loin, Jésus nous donne son Commandement nouveau : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." (Jn 13,34). Aimer comme le Christ nous a aimés, c’est aimer plus que soi-même, éventuellement jusqu’à sacrifier sa vie : "Le plus grand amour, c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime." (Jn 15,13)
Un amour qui est prêt à tout sacrifier, cela ne se rencontre pas seulement dans des circonstances exceptionnelles ; on le voit aussi dans la vie des familles, chrétiennes ou non. Des gens qui sont prêts à tout donner pour leur enfant, ce n’est pas si rare : c’est l’attitude de parents normaux : c’est cela aimer comme il nous a aimés.

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