Pâques, mystère de la présence du ressuscité

Dimanche de Pâques de l'année C

"Ces propos leur semblèrent délirants" (Luc 24,11). Les Apôtres rejettent, avec un certain mépris, le témoignage des femmes.
Le Nouveau Testament insiste sur la mission des Apôtres comme témoins de la résurrection, mais, en même temps, il rappelle qu’ils n’ont été ni les premiers témoins, ni les plus disposés à croire, et ils n’ont pas cru celles qui ont été les premiers témoins.
Il faudra, aux Apôtres comme aux femmes, la longue suite des apparitions, c’est-à-dire des rencontres avec le ressuscité, pour qu’ils comprennent le mystère de la présence du Christ dans son Église.

Pendant les quarante jours qui ont suivi la Pâque, ils ont découvert que celui qu’ils avaient côtoyé sur les rives du lac de Tibériade, celui qui avait été si proche pendant ces trois années, celui dont ils avaient vu l’arrestation et la mort sur la croix n’avait pas échoué dans sa mission et qu’il n’était pas perdu pour ses disciples.
Ils ont découvert que l’humiliation de Jésus n’avait pas été un échec, mais la cause de notre salut, et que le ressuscité resterait désormais présent au milieu de ses disciples. Ils ont compris que son Église serait, jusqu’à la fin des temps, le lieu de sa présence.
Le Fils unique de Dieu n’était pas entré dans l’histoire des hommes pour se limiter au temps d’une existence terrestre : il n’était pas venu à leur rencontre pendant ces quelques années pour être finalement absent.

Les dernières paroles du ressuscité ne sont pas un message d’adieu : "Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps." (Mt 28,20) Celui qui était entré dans l’histoire pour se faire proche des hommes a voulu rester proche de ses disciples jusqu’à la fin des temps.
La résurrection n’est pas un complément un peu arbitraire à l’incarnation du Fils de Dieu, elle en est l’aboutissement définitif.
Jésus de Nazareth n’est pas venu simplement apporter un message, il est venu apporter une présence.
Si cette présence avait été limitée aux quelques années de sa vie terrestre, le sens de l’incarnation aurait été profondément différent.

"Je suis avec vous tous les jours …" Ces dernières paroles sont celles du ressuscité, ce qui leur donne une signification particulière. Cela veut dire qu’il sera présent en tant que Dieu, naturellement, mais aussi en tant qu’homme ressuscité.
Cet homme, Jésus de Nazareth, notre maître et notre frère, reste présent dans son Église. Par sa résurrection, il est plus proche que jamais de ses disciples.
Celui que les premiers disciples avaient côtoyé en Palestine n’est pas devenu lointain ; il reste proche de ceux qu’il a aimés comme des frères ; sa proximité est celle d’un frère qui partage notre condition humaine.

Notre foi en la résurrection est le cœur de notre joie chrétienne ; c’est le chemin qui conduit directement à la rencontre du Christ vivant, présent avec toute sa divinité et toute son humanité, au milieu de ses disciples.

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