"Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades." Mt 9,12

10ème dimanche du temps ordinaire de l'année A

Qui sont les malades ? Nous n’apprécions pas trop d’être catalogués parmi les malades !Le haut clergé de Jérusalem et les docteurs de la Loi n’appréciaient pas non plus.
Nous avons parfois le sentiment de ne pas être vraiment dignes de l’appel de Dieu… mais nous avons généralement vite fait de nous rassurer… et nous nous rassurons les uns les autres, en nous disant qu’on en fait bien assez !
Jésus ne cherche pas à nous inquiéter : la fidélité à son Evangile ne prend pas sa source dans l’angoisse, mais dans l’amour… cependant, il a une façon de nous rassurer qui nous déroute un peu !
Il nous dit : "C’est vrai, vous n’êtes pas dignes, et c’est pour cela que je suis venu : parce que vous aviez besoin d’être sauvés, et la joie de Dieu (Luc 15,7), c’est de vous guérir et de vous donner la vie ! " Je suis venu appeler non pas des justes,mais des pécheurs " (Mt 9,13)… parce qu’en vérité, il n’y a pas de juste !"

L’Evangile n’est pas compliqué, puisque les plus humbles sont ceux qui le comprennent le mieux… mais il demande un peu d’attention : il nous invite à une certaine délicatesse de sentiments.
Il nous met en garde contre l’ambition de nous approprier la sainteté.
Plus on se croira capables de construire, à la force du poignet, une telle perfection, plus on tombera de haut !
Devant Dieu, personne n’est un "self made man" !
Les recettes de la réussite professionnelle ou sociale ne peuvent pas s’appliquer à la réussite de notre destinée éternelle.

L’Evangile suppose un désir de sainteté : nous sommes bienheureux si nous avons faim et soif de "justice" (ou de perfection) (Mt 5,6)… il n’autorise pas à sombrer dans le péché et se justifier soi-même avec indulgence… mais il nous demande aussi de ne pas oublier qu’une telle "justice" est un don de l’Esprit : ce n’est jamais un droit.

Il nous invite à ne pas avoir peur d’ouvrir les yeux sur notre petitesse et notre pauvreté : à ne pas avoir peur d’identifier les maladies de notre âme, qui se rapportent toutes à la difficulté d’aimer.
Le chemin de la sainteté n’est pas de nous rassurer nous-mêmes, mais d’admettre notre pauvreté (Mt 5,3)… pour nous en remettre à la tendresse du Christ.

Ne jamais dire : "Jésus a aimé les petits et les pauvres, les malades et les pécheurs… alors moi, qui ne suis ni petit, ni pauvre, ni malade, est-ce qu’il m’aime ?"
Le chemin de l’Evangile, c’est accepter de voir notre pauvreté : ne pas en avoir peur… comprendre que le Fils de Dieu n’en a pas peur : elle ne le repousse pas… parce qu’il vient précisément pour la guérir :
"Je suis venu appeler non pas des justes, mais des pécheurs." (Mt 9,13)

Retour aux archives