"Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi." Mt 10,37

13ème dimanche du temps ordinaire de l'année A

Le Christ nous demande un amour qui lui donne, à lui, la priorité sur les êtres qui nous sont les plus chers.
Une priorité, ce n’est pas une exclusivité ! Il passe avant, mais cela ne veut pas dire qu’on est dispensé d’aimer ses proches !
Cet Evangile porte précisément sur les rapports entre l’amour fraternel et l’amour du Christ.
La tentation la plus grossière et la plus courante est de se dispenser de l’amour de Dieu ! On vous explique que l’important c’est d’aimer les autres, et cela devient un prétexte à se dispenser de la prière et des Sacrements.
Jésus, lui, nous dit que l’important c’est l’amour de Dieu… mais il nous dit aussi que cet amour ne peut pas être dissocié de l’amour fraternel.

Il nous dit comment la priorité de l’amour de Dieu doit se manifester jusque dans les conflits.
Parfois, il y a des conflits : des moments où il faut choisir entre ce qui plaît à Dieu et ce qui plaît aux hommes…entre ce que Dieu nous demande et ce qu’attendent de nous : nos parents, nos enfants, notre femme, notre mari.
Avec une particularité : c’est que ce qui plaît à Dieu, c’est le bien…et ce qu’il ne veut pas c’est "le mal" !
C’est pourquoi Jésus nous rappelle que, même les amours les plus légitimes, pour les êtres qui nous sont les plus proches, les amours les plus ancrés dans la nature humaine, doivent être subordonnés à l’amour de Dieu, et à la fidélité à ce qu’il nous demande.

Est-ce que cela veut dire que, dans certains cas, Jésus nous demande de ne pas aimer nos frères, nos parents, nos enfants pour pouvoir aimer Dieu ?
Ce qu’il veut dire, c’est que si on est infidèle à l’Evangile pour leur faire plaisir, notre amour n’est pas bon : c’est un amour illusoire !
Ce n’est pas mieux que l’illusion inverse : de celui qui croit aimer Dieu alors qu’il n’aime pas ses frères.

Jésus ne nous dispense pas de l’amour fraternel… il ne le relativise pas.
Pour lui, aimer c’est faire du bien : faire progresser ceux qu’on aime… c’est les rendre heureux… mais aussi les rendre meilleurs.
Si, par amour de ses proches, on cède au péché, cet amour n’est pas bon.
Si, pour leur faire plaisir, on se rend complice de leurs péchés… si on fait rien pour les convaincre de changer… on ne peut pas dire qu’on les aime… on se fait du mal et on leur fait du mal.

Dans ces moments-là, il faut savoir trancher !
Si on refuse de trancher, cela revient à dire qu’on refuse son Evangile : on refuse de donner la priorité à sa Parole et à sa volonté.
"Celui qui aime plus que moi son père ou sa mère, son mari ou sa femme, son fils ou sa fille… n’est pas digne de moi." (Mt 10,37)

Personne n’a parlé de l’amour comme Jésus… précisément parce que ce qu’il nous en dit n’est pas la conception superficielle et appauvrie qu’on rencontre en général !
C’est un amour qui donne à Dieu la priorité sur tout.
C’est un amour de nos frères plein de tendresse, de patience et de bienveillance… et en même temps, un amour qui veut les faire progresser dans la sainteté.
Quand un amour fraternel est vrai… il n’empêche pas d’aimer Dieu par dessus tout.
Et, à l’inverse : plus notre amour de Dieu sera intense… plus grand sera notre amour fraternel… plus il évitera les compromissions avec le mal… et plus cet amour fraternel sera vrai : plus il sera bon pour ceux qu’on aime.

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