L'annonce de notre Baptême

Baptême du Seigneur de l'année C

Tous se demandaient si Jean Baptiste n’était pas le Messie !
Il vivait dans le désert… il mangeait des sauterelles et du miel sauvage… il avait une immense réputation de sainteté… on venait le voir de toute la Palestine… on se plongeait dans le Jourdain en disant ses péchés.

Jésus, à côté de Jean Baptiste, passe complètement inaperçu !
Apparemment, il n’avait rien d’un Messie… il n’avait pas le profil !
Si on avait été son conseiller en communication, on lui aurait expliqué que mourir sur la croix, c’était la dernière des choses à faire… c’était la meilleure façon pour que personne en Israël ne le reconnaisse comme le Messie !
A l’époque où il arrive sur les bords du Jourdain pour rencontrer Jean Baptiste, Jésus est un inconnu… il n’a rien fait… il a vécu dans un village perdu depuis 30 ans… il a été menuisier et un peu forgeron !
Il commençait mal… il n’avait aucun des critères !
Il fallait vraiment être Jean Baptiste pour le reconnaître comme le Sauveur !

Jean Baptiste a tout compris… son regard est vraiment un regard inspiré… il ne s’arrête pas aux apparences… il comprend la grandeur de Jésus… au point qu’il se sent indigne de faire le travail le plus indigne : laver les pieds de cet inconnu !
Message percutant… les Juifs attendaient un roi… Jean Baptiste voit en Jésus, auquel personne ne faisait attention, infiniment plus qu’un roi !

Vous avez remarqué que le récit du Baptême de Jésus par Jean Baptiste est un texte trinitaire… Dès le premier acte de sa vie publique, Saint Luc nous présente Jésus comme l’une des trois personnes divines.

Et il annonce notre Baptême :
“Moi je vous plonge dans l’eau… lui vous plongera dans le Saint Esprit.”
Vous savez que “Baptiser”, cela veut dire “plonger” !
Ce récit est donc bien l’annonce de notre Baptême.
On a été baptisés, c’est-à-dire : plongés dans l’Esprit pour devenir des enfants de Dieu !

Notre problème… c’est qu’on n’y pense pratiquement jamais !
D’ailleurs, on n’a aucun souvenir de notre Baptême !
Cela fait partie des avantages acquis… on se dit qu’il n’y a pas à revenir là-dessus !

Vous connaissez l’expression : les avantages acquis… c’est une formule qu’on aime ou qu’on n’aime pas !
Eh bien, même ceux qui n’aiment pas la formule… la pratiquent abondamment… ils la pratiquent dans leur relation à Dieu !

Par le Baptême, nous sommes entrés dans la communion des trois personnes divines… ce qui n’a jamais été et ne sera jamais un droit, mais un immense cadeau… totalement gratuit !
Mais ce cadeau : on n’y pense pas… on a oublié notre Baptême !
Ce cadeau, on est assis dessus comme sur un droit… c’est un acquis… depuis notre enfance… ça a toujours été comme ça !
Notre spiritualité n’est pas une spiritualité de baptisés.

En fait, chaque matin, en se réveillant, on devrait se rappeler que depuis le jour de notre Baptême, on est plongé dans l’Esprit !
On devrait entendre, nous-aussi, la voix du Père qui nous dit :
“Tu es mon fils, en toi j’ai mis tout mon amour”… et le remercier de cet amour intense qui fait de nous des fils.

Mais ce n’est pas seulement avec le Baptême qu’on s’habitue aux dons de Dieu… on fait un peu la même chose avec l’Eucharistie.
On a parfois envie de dire à Dieu que ses cadeaux nous pèsent un peu… qu’on n’a pas le temps… qu’on a envie de faire autre chose !

Est-ce que je suis obligé d’aller à la Messe ?
Est-ce que je suis obligé de répondre à l’invitation du Seigneur Jésus qui me donne son corps… pour faire grandir en moi cette vie divine ?
On se pose la question !
Vous voyez jusqu’où on peut dégringoler quand on ne fait pas les choses par amour !

C’est comme si une mère ou un père demandait :
Est-ce que je suis obligé d’aimer mon enfant ?
Comme si vous demandiez :
Est-ce que je suis obligé d’aimer ma mère ?

Imaginez que vous êtes chez vous… qu’il fait froid dehors… que votre mère est âgée… et vous entendez frapper à la porte… toc, toc !
Vous regardez par la petite loupe de la porte… et qu’est-ce que vous voyez ?
Votre mère âgée qui attend dehors dans le froid et la pluie.
Vous n’allez pas dire : “Est-ce que je suis obligé de lui ouvrir ?”
Vous allez ouvrir par amour… c’est évident… même si vous aviez d’autres projets ce soir-là !
L’amour crée des priorités !

Même si, un jour, votre mère n’a plus rien à vous donner… c’est elle qui vous a tout donné… elle a priorité sur tout !
Eh bien Jésus lui aussi nous a tout donné… lui aussi frappe à la porte… et lui non plus ne nous oblige pas à ouvrir.

Je n’invente pas… prenez votre Bible ou votre Nouveau Testament… prenez le livre de l’Apocalypse au ch. 3… et vous trouverez ces paroles de Jésus, qui ne sont pas dans les Évangiles… et qui s’adressent à chacun d’entre nous :

“Voici, je me tiens à la porte
et je frappe.
Si quelqu’un entend ma voix
et ouvre la porte,
j’entrerai chez lui
et je prendrai mon repas avec lui,
et lui avec moi.”

(Apoc. 3,20)

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