Sainte Geneviève : patronne de la gendarmerie

Sainte Geneviève

Dans vos conversations sur la Bible… si vous rencontrez des gens qui pensent que l’armée est absente de la Bible… vous pourrez leur dire qu’ils sont totalement dans l’erreur.
On peut dire que l’armée est présente un peu partout dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament !

Elle est présente dans les deux textes qu’on vient de lire aujourd’hui… et vous devinez qu’ils n’ont pas été pris au hasard !
Ces deux passages de la Bible sont spécialement intéressants… parce qu’ils ne se contentent pas de mentionner la présence d’un soldat… mais parce qu’ils nous proposent un certain mode de comportement et un certain idéal.

Si vous regardez la télévision, dans un certain nombre de films… ou dans les actualités américaines… vous avez pu remarquer la violence de ceux qui sont chargés de l’ordre public… et vous vous êtes dit : “Ce n’est pas de cette façon qu’on nous a appris à nous comporter avec la population !”
Ce qui veut dire que vous appartenez à une certaine tradition de respect des personnes… que vous avez appris à concilier la force… le pouvoir qui vous a été donné dans la société… avec la maîtrise de soi… avec une certaine droiture.

Eh bien, dans ces deux passages de la Bible, c’est exactement le message que vous avez trouvé.
Le premier texte raconte une histoire qui se passe un peu plus de mille ans avant le Christ.
On sait que David a pris Jérusalem en l’an 1.000 avant Jésus Christ… à quelques mois près… et cette histoire se passe un peu avant.

David est le roi d’Israël qui a été le plus populaire… il a laissé, plus que tout autre, un souvenir de sainteté.
Une sainteté qui vous intéresse : parce que ce n’est pas celle d’un moine… mais d’un soldat.
Dans sa jeunesse, il a été un officier d’un courage exceptionnel… mais aussi d’une grande intelligence… c’était un génie militaire… il a eu de grands succès dès l’époque où il était officier dans l’armée du roi Saül.
Ce récit traite de la jalousie de Saül… un jour où David jouait tranquillement de la guitare (ou plutôt de la cithare)… Saül avait essayé de le clouer au mur avec sa lance !
Mais David était plus rapide… il avait esquivé… mais ne s’était pas vengé… le roi était considéré comme l’élu de Dieu et David s’interdira toujours de porter la main sur lui.

David s’est donc réfugié dans le désert avec une petite armée de fidèles… et il était pourchassé par le roi Saül.
Et voilà qu’une occasion se présente à David de montrer à Saül qu’il lui pardonne !
Il ne pardonne pas parce qu’il a peur… il n’a peur de rien… le pardon n’est pas une faiblesse… on le voit bien dans cet épisode !

On voit le courage extrême de David et d’un de ses soldats, Abishaï, qui est volontaire pour l’accompagner… ils entrent dans le camp… les gardes sont endormis… ils enjambent les soldats sans réveiller personne… et entrent jusqu’au milieu du camp : jusqu’au roi Saül qui est endormi avec sa lance à son côté !
Ils lui prennent sa lance… et Abishaï chuchote à David : “je le cloue par terre ?”
David lui fait signe : “Tu ne fais rien… tu prends la lance et tu viens !”

Une fois sortis, ils vont sur l’autre versant du ravin.
Dans cette région il a des ravins qui sont des sortes de canyons très profonds et étroits qui se dirigent vers la Mer morte.
On peut facilement parler d’un bord à l’autre du ravin… et de là, David fait remarquer à Saül qu’il ne s’est pas vengé… et, à partir de ce jour, Saül cessera de le poursuivre.
C’est une leçon de courage extrême et de maîtrise de soi.

C’est aussi ce que demande Jean Baptiste aux soldats qui viennent l’interroger… pas de violence ni de corruption… ce qui était fréquent à cette époque.
Ils demandent ce qu’ils doivent faire… Jean Baptiste ne leur dit pas qu’ils doivent renoncer à leur métier… mais qu’ils doivent l’exercer dans le respect des personnes.
Vous penserez que ce message va de soi.
Il n’allait pas de soi il y a 2.000 ans… et il existe toujours, à notre époque de nombreux pays où l’armée et la police sont corrompues… où il faut l’acheter pour échapper à l’injustice et à l’arbitraire.

Vous me direz que ce n’est pas la tradition de la Gendarmerie… et je crois que tout le monde est d’accord sur ce point… mais il est bon de se demander d’où vient cette tradition de droiture, d’honnêteté, de courtoisie et de respect des personnes.
Peut être de l’Evangile… et plus loin : de l’Ancien Testament !
Et si nous sommes dans cette Eglise aujourd’hui, je suppose que c’est parce que nous croyons que cette tradition mérite d’être entretenue et développée.
Ce n’est pas une habitude qu’on garderait sans savoir pourquoi… quand on n’y croit plus, les traditions disparaissent rapidement.
Ce qui nous réunit aujourd’hui, c’est la conviction que ce genre de tradition est de celles qui rendent notre monde plus humain… et c’est en étant fidèles à cet idéal que nous réaliserons notre vocation de baptisés.

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