Vocations : marcher à la suite du bon Pasteur

4ème dimanche de Pâques de l'année C

Jésus est le bon pasteur… le pasteur véritable… image ou comparaison qui nous apporte une révélation sur un point important… elle nous fait comprendre que le Christ nous connaît !
Il va sans dire qu’il connaissait ses disciples pendant sa vie terrestre… il était présent au milieu d’eux, et il les connaissait.
On sait également qu’il reste présent au milieu d’eux jusqu’à la fin des temps… et cela, évidemment, nous concerne directement !
Et s’il est présent, il nous connaît… c’est logique et c’est évident !

Mais le fait que ce soit logique ne veut pas dire que nous en vivions… ce n’est pas parce que c’est évident que cela fait partie de notre vie… ce n’est pas forcément une évidence qui inspire nos moments de prière… et moins encore une évidence qui nous accompagne au long de nos journées.

«Je suis le bon Pasteur» dit Jésus… et il ajoute : «Mes brebis écoutent ma voix. Moi je les connais… je leur donne la vie éternelle… personne ne peut les arracher de ma main.»
On pourrait commencer toute prière en disant : «Seigneur, tu me connais.»
On peut lui expliquer nos soucis et nos problèmes.

Si on doit rester quelque temps en présence du Seigneur, c’est une bonne façon de commencer… mais cela vaut également pour une prière très courte… en voiture… dans le bus ou dans le train… cela vaut… même si notre prière se limite à cela : «Seigneur, tu me connais.»

Ce qui nous empêche de prier, souvent, c’est qu’on n’est pas très content de soi… on se dit qu’on va d’abord remettre un peu d’ordre… et ensuite, on pourra prier !
En fait, il ne faut jamais attendre… c’est pourquoi Saint Paul nous dit : «Priez en tout temps.»
On peut lui dire : “Seigneur, toi qui me connais… tu vois qu’il n’y a rien d’extraordinaire”… On peut lui dire : “Seigneur, je me demande comment tu fais pour m’aimer comme je suis !”

C’est une bonne façon d’entrer dans la prière… et c’est peut-être la seule façon de progresser !
Si on veut se convertir avant de rencontrer le Christ, cela ne marche jamais… parce qu’on ne peut pas se convertir sans lui !
Il faut d’abord se tourner vers lui… comme on est !
Et c’est de là que naîtra et que s’approfondira notre amour du Christ.
Se convertir, c’est répondre à son amour.

Ce Dimanche est le Dimanche des vocations.
Et ce qu’on vient de dire est en rapport direct avec les vocations… en ce sens que, sans l’amour du Christ, nos activités ne seront pas l’accomplissement de notre vocation.

Notre vocation, on peut dire que c’est ce pour quoi nous sommes faits… et, puisque Dieu est le Créateur de tout ce qui existe… notre vocation c’est ce qui correspond au projet de Dieu pour chacun de nous.
Ce qui n’est pas un obstacle à notre liberté !… Etre fidèle à ce projet de Dieu n’enlève rien à notre liberté… bien au contraire !

Quand on parlait des vocations autrefois, on pensait principalement aux vocations sacerdotales ou aux vocations religieuses.
Quand on en parle maintenant, on insiste sur le fait qu’il y a d’autres vocations… par exemple : le désir de fonder une famille, ou celui de se mettre au service de la société… c’est aussi une vocation !
On a corrigé le tir… et on a raison ! Simplement, comme d’habitude, on est partis un peu loin dans l’autre sens !

Celui que Dieu appelle à renoncer à une carrière humaine (professionnelle ou autre) pour se donner totalement au service de l’Evangile ne doit pas être découragé par son entourage… sous prétexte que toutes les vocations se valent.
On se demande parfois ce qui explique la diminution de la pratique chrétienne… et des vocations.
Chacun a son idée sur le sujet… la vie facile, l’enrichissement, le confort, l’abrutissement de la télévision… des chrétiens qui ne savent plus le sens de leur foi… et même des prêtres qui sont à la recherche de leur identité.
Tout cela doit être un peu vrai… et on n’y peut pas grand chose.

Je pense à une autre raison… où on peut quelque chose.
Les familles étant moins nombreuses, les parents projettent des tas de choses sur leurs enfants… ils ont beaucoup trop de projets pour eux.
Et cela peut être lourd à porter pour ces enfants.
Pourquoi ?… parce que les parents projettent leurs idées et leurs rêves sur leurs enfants… sans chercher à voir si ces projets correspondent à ce que sont leurs enfants… à ce pour quoi ils sont faits.

Et cela est valable indépendamment de la foi… tous les psy. vous le diront.
Qu’on soit chrétien ou non, ce qu’il faut se dire, c’est que notre enfant est une autre personne… on n’en est pas propriétaire… et il faut se demander ce qui est bon pour lui.
Evidemment, s’il ne veut rien faire, et préfère perdre son temps, il faut lui apprendre la maîtrise de soi !
Mais ce qui nous est demandé, c’est de concilier cette éducation indispensable… avec le respect de sa vocation propre.

Pour prendre un exemple tout bête, je pense à quelqu’un que je connais bien… qui est d’une famille bourgeoise… et qui a dit un jour à son père qu’il voulait être plombier… c’était impensable… ce n’était pas du tout le projet de son père !
En fait il est plombier… et il est très heureux !

Alors, imaginez un peu que votre fille décide de devenir carmélite… ou missionnaire en Afrique… que votre fils décide d’entrer au Séminaire.
Je connais beaucoup de familles… chrétiennes… convaincues… engagées dans l’apostolat… qui ne l’acceptent absolument pas.
Avoir la foi d’accord… mais tout quitter pour sa foi… c’est impensable ! Ce n’est pas du tout le projet des parents !

Ce qui veut dire qu’en tant que chrétien, on doit se poser les mêmes questions que tous les hommes :
Est-ce que je projette mes rêves sur mon enfant… ou bien : est-ce que je cherche ce qui est bon pour lui… ce pour quoi il est fait ?
Avec cette particularité qu’en tant que chrétien… chercher ce qui est bon pour lui… c’est l’aider à réaliser sa vocation… ce qui est le projet de Dieu… quel que soit ce projet… plombier, architecte, musicien… ou peut-être renoncer à tout cela pour servir Dieu et son Église.

Est-ce qu’il y a une hiérarchie dans les vocations… la vocation religieuse est-elle supérieure à celle de cadre commercial ?
Oui et non… tous ne sont pas faits pour la vie religieuse… mais si c’est sa vocation… pour lui, cette vocation est supérieure à toute autre… si c’est le projet de Dieu… il faut l’aider à l’accomplir et à le réussir.

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