Adoration 1 - Le Corps du Christ

Dans le livre de l’Apocalypse, Jean reçoit ce message :
“Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi.” (Apoc. 3,20)
Celui qui parle est : “le Fils de Dieu” (Apoc. 2,18) “le Premier et le Dernier … le vivant pour les siècles des siècles”, celui qui tient “les clés de la mort et de l’Hadès.” (Apoc. 1,17-18)
“A sa vue, écrit Jean, je tombai comme mort à ses pieds.” (Apoc. 1,17)
Chose étonnante, lui qui a tout pouvoir sur l’univers, se tient à la porte et il frappe… il n’impose à personne sa présence.
Il n’entrera que si j’accepte d’entendre sa voix… d’ouvrir ma porte… et de l’accueillir dans l’intimité de ma demeure intérieure.
Il ne peut entrer que si l’amour lui ouvre la porte.
L’amour ne s’impose pas : je peux le refuser… mais c’est aussi la seule chose que je puisse donner à celui qui possède l’univers.
La seule chose qu’il attende des hommes… c’est qu’ils s’aiment comme des frères… et qu’ils l’aiment, lui, le Seigneur, de tout leur cœur, de toutes leurs forces et par dessus tout.
Si l’amour lui ouvre la porte, le Fils unique de Dieu entrera dans la vie de son disciple… il prendra son repas avec lui.
Pourquoi cette image du repas ?
Sans doute parce qu’un repas est ce qui évoque un partage, une rencontre, une relation amicale et fraternelle, une communion.
La prière, c’est tout cela… ce texte de Saint Jean veut nous dire ce qu’est la prière, et quelle rencontre elle constitue.
Entendre la voix du Fils de Dieu… ou être fidèle à sa parole… ce sont deux formules équivalentes… ce texte de l’Apocalypse est donc très proche de cet autre passage de l’Évangile de Jean :
«Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui : nous irons demeurer auprès de lui.» (Jn 14,23)
Dans les deux cas, on voit que l’amour est premier… c’est lui qui rend possible la fidélité à l’Évangile… et ainsi, la rencontre du Père et du Fils.
La prière n’est pas autre chose qu’une rencontre des personnes divines.
L’image du repas pris avec le Seigneur évoque aussi l’Eucharistie.
L’Eucharistie, et les Sacrements en général, sont une rencontre du Christ.
On peut même dire que si Jésus a institué les Sacrements, c’est pour que ses disciples aient la certitude de le rencontrer.
L’Eucharistie est la certitude de la présence du Seigneur Jésus.
Quand on dit que sa présence est signifiée dans le Sacrement, on veut dire par là qu’elle est garantie à celui qui a la foi et les dispositions pour le rencontrer.
L’Écriture et toute la Tradition de l’Église nous révèlent la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie.
Cette présence réelle est le signe et le garant de sa présence en nous.
C’est ce que dit saint Paul : “Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps.” (I Cor. 10,17)
Si le pain devient corps du Christ, c’est pour que nous, ses disciples, nous devenions corps du Christ.
C’est la raison d’être de l’Eucharistie. A la suite de Paul, toute la Tradition de l’Église et tous les conciles sont unanimes sur ce point.
Le pain devient corps du Christ : c’est une vérité de foi… et pourtant, ce n’est pas la dimension la plus importante du Sacrement.
Si Jésus nous a donné l’Eucharistie, c’est, avant tout, pour que ceux qui reçoivent le corps du Christ, deviennent, eux-mêmes, corps du Christ… pour qu’ils soient fils de Dieu avec lui et en lui.
L’Eucharistie fait l’Église, qui est le Corps du Christ… elle nous fait entrer avec lui dans la vie trinitaire qui est une vie éternelle.
Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse… que son Eucharistie vous fasse demeurer en lui.
JC.P.

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