Notre Père - II

Que ton Nom soit sanctifié.
Le “nom” dans le langage de la Bible, désigne la “personne”.
On peut traduire : “Que ta Personne soit reconnue comme sainte … divine … et qu’elle soit adorée comme telle … qu’elle soit aimée par dessus tout.” C’est le premier commandement !
Que ton règne vienne … Le règne de Dieu, c’est l’action de Dieu manifestée dans notre monde. On peut dire que c’est l’action de l’Esprit qui réalise la création nouvelle, qui fait de nous des fils adoptifs, et qui nous donne ainsi le pouvoir de dire : “Notre Père …”
Jésus nous dit : “Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice (ou de sainteté).” (Mt 5,6). La sainteté est hors de notre portée, elle ne peut être qu’un don, mais elle n’est pas donnée à celui qui n’en veut pas : elle suppose un vrai désir.
La sainteté c’est le règne de Dieu en nous : c’est l'œuvre de Dieu.
Mais ce règne ne peut venir en nous et autour de nous que si nous le désirons et si nous l’accueillons… il ne peut venir que si nous demandons avec foi : “Que ton règne vienne”.
Que ta volonté soit faite.
On peut traduire : “Que les hommes poursuivent la sainteté … qu’ils aiment et pratiquent tes commandements, jusqu’aux plus petits, parce qu’ils sont l’expression de l’amour.”
Jésus nous invite à aimer la volonté du Père : “Celui qui transgressera un seul de ces plus petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux; au contraire, celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.” (Mt 5,19)
Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin.
S’agit-il de la nourriture du corps ou du pain de la Nouvelle Alliance ? Les biblistes sont partagés.
On peut aussi supposer que Jésus n’était pas fâché de ce double sens, lui qui a multiplié les pains parce qu’il avait pitié de la foule, avant de se révéler à eux comme le Pain de vie : se révéler comme celui qui s’est fait nourriture pour que ses disciples en soient transformés, et deviennent les enfants d’un même Père.
Pardonne-nous nos péchés comme nous pardonnons …
On ne se donne pas en exemple à Dieu ! Rien ne peut donner droit à son pardon… et lui, nous le savons, veut toujours pardonner !
Mais il y a des conditions pour accueillir son pardon, qui sont la repentance, le désir de changer de vie… et que nous-mêmes, nous acceptions de pardonner à ceux qui ont pu nous blesser.
Ne nous soumets pas à la tentation !
La traduction mot à mot est : “Ne nous fais pas entrer dans la tentation.”
Mais un certain nombre de spécialistes de l’araméen (la langue de Jésus), pensent qu’on devrait traduire : “Fais que nous n’entrions pas dans la tentation”, autrement dit : “Ne nous laisse pas succomber …”
Dieu ne tente personne : il ne nous pousse pas dans la tentation, et la seule chose qu’on puisse lui demander, c’est qu’il nous retienne quand nous-mêmes, nous avons du mal à résister à la tentation.
Nous ne pouvons pas nous convertir sans lui, ni nous sanctifier sans lui : sans lui demander avec foi son Esprit de force et de sainteté.
Mais garde nous du malin … ou du mal.
Les deux traductions sont possibles.
Aucune puissance au monde ne peut détruire la vie d’enfant de Dieu que nous avons reçue à notre Baptême… mais chacun de nous peut la détruire en lui-même.
C’est pourquoi la seule chose qui soit un mal, au sens fort, est le péché.
Dieu seul peut nous le pardonner et lui seul peut nous en garder.
On pourrait traduire ainsi le “Notre Père” :
Notre Père, toi qui es Dieu : Principe éternel de tout ce qui existe,
Que ton Nom (que ta personne) soit aimé par dessus tout,
Que ton Esprit nous transforme pour que nous soyons tes fils,
Que ta volonté porte nos volontés pour obéir à ta Parole.
Donne-nous le pain dont nous avons besoin,
et donne-nous ton Fils, qui est le Pain de Vie.
Pardonne nos péchés, et apprends-nous à pardonner comme toi.
Ne nous laisse pas succomber à la tentation,
Mais délivre nous du mal qui nous empêche d’être tes enfants.
Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse,
qu’il vous apprenne à dire : “Que ta volonté soit faite”,
et non pas : “Que ma volonté soit faite”,
et vous trouverez la paix.
JC.P.

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