Le processus d'évangélisation - 2

Nous avons commencé à voir ce que Paul VI attendait des “communautés ecclésiales de base”. (Evangelii Nuntiandi, 57-58)
Voici les cinq autres points qui résument ce que l’Église attend d’elles :
• “Elles cherchent leur nourriture dans la Parole de Dieu.”
Cette invitation concerne notre prière personnelle… qui doit être, pour une grande part, une méditation de la Parole de Dieu… pendant les temps d’adoration ou à d’autres moments.
Cette invitation s’applique également aux enseignements et aux échanges qui les suivent… qui n’ont d’autre critère du vrai et du bien que la Parole de Dieu (Saint Paul en fait partie). Évangéliser, c’est annoncer la Parole, ce qui suppose qu’on en soit nourri et qu’on en vive.
Jésus a dit : “Vous n’avez qu’un seul Maître.” (Mt 23,8)
C’est peut être ce double désir, de le servir lui seul et de transmettre sa Parole, qui nous permet d’échapper en partie aux clivages qui ont divisé l’Église ces dernières décennies et de rassembler dans nos Cellules des personnes relativement différentes.
Il importe que les enseignements soient centrés sur l’Écriture. Attendez-vous, de temps à autre, à des introductions à tel ou tel livre de la Bible.
A ce propos, vous avez peut-être remarqué que notre étude du Symbole était fondée essentiellement sur le Nouveau Testament.
Cependant, nous ne sommes pas des groupes d’études bibliques, et nos “partages” ne sont pas des échanges sur un texte… mais sur la Mission.
Jésus n’a pas dit : “Allez échanger sur les textes”, mais : “Allez, de toutes les nations faites des disciples.” (Mt 28,19)
Les chrétiens qui échangent sur les textes font bien… mais ce n’est pas notre vocation première.
Il va de soi que la Parole de Dieu est la nourriture indispensable de notre mission… et c’est comme telle que nous la recevons… non comme de simples consommateurs de la Parole, mais comme des “serviteurs de la Parole”, qui la reçoivent pour la transmettre. (Lc 1,2)
Il faut la recevoir, et bien la recevoir… et ainsi, la transmettre.
• “Elles évitent la tentation de la contestation …”
Il est bon d’avoir du jugement et de l’esprit critique.
Mais il m’arrive de rencontrer, de droite et de gauche, des chrétiens qui critiquent systématiquement les positions de l’Église.
Avec le recul de ces quarante ans passés au service de l’Église, ils me donnent moins le sentiment d’avoir de l’esprit critique que de raisonner comme des adolescents irresponsables.
Ils se complaisent généralement dans une idéologie simpliste qui a réponse à tout et qui leur évite de se confronter à la réalité.
Paul VI ne nous interdit pas l’esprit critique : il nous demande d’en avoir assez pour éviter un certain infantilisme de la contestation.
• “Elles restent fermement attachées à l’Église locale …”
Les mouvements existant dans la Paroisse, qui sont des formes diverses de “communautés ecclésiales”, ont généralement une organisation centrale et nationale, ce qui ne les empêche pas d’être implantés dans l’Église locale, mais il faut reconnaître que les Cellules sont particulièrement “attachées à l’Église locale”, dans la mesure où elles sont essentiellement “paroissiales”. Nous ne sommes pas des antennes locales dépendantes de Milan ou de Sanary.
Ce qui nous caractérise, c’est une décentralisation totale. Notre raison d’être, c’est que notre “Église locale” soit missionnaire.
• “Elles gardent une sincère communion avec les Pasteurs …”
Je suis très heureux d’accompagner et d’encourager les équipes et autres groupes de fidèles de la Paroisse, qui ont tous un grand souci de communion avec l’Église et ses Pasteurs.
Mais là aussi, les Cellules répondent d’une façon particulière à l’attente exprimée ici par Paul VI, dans la mesure où leur règle de vie ne prévoit pas qu’elles aient d’autre Berger que leur Pasteur local.
• “Elles croissent chaque jour en conscience, zèle, engagement et rayonnement missionnaire …”
Cette parole s’adresse à toutes les “communautés ecclésiales de base”, c’est-à-dire à tous les groupes qui sont à échelle humaine, et qui peuvent faire l’expérience d’une vraie communion de foi et de charité fraternelle.
Cette lettre apostolique demande à chacun de ces mouvements de donner la priorité à la mission.
Je ne vous dirai pas que sur ce point (pas plus que sur les autres, notez-le bien) nous sommes les plus fidèles ! On peut trouver, dans l’Église, des exemples innombrables de “rayonnement missionnaire” comparé auxquels nos activités semblent relativement modestes.
Mais ce qui apparaît clairement, c’est que notre règle de vie ne fait pas de nous des marginaux dans l’Église… elle veut répondre très directement à la demande de celui qui avait la charge de l’Église du Christ… et elle vient d’être reconnue par le conseil pontifical pour les laïcs.
C’est donc un appel à ne pas craindre d’inviter tel ou tel de nos proches à partager cette règle de vie… on le fera avec prudence… mais aussi avec la conviction de leur faire un cadeau qui nous dépasse… et de les aider ainsi à vivre plus intensément leur vocation.
Si nous croyons que la Parole du Christ est une Bonne Nouvelle… donner cette Parole doit être vécu comme un acte d’amour… et, plus encore, aider un frère ou une sœur à communiquer, à son tour, cette Bonne Nouvelle.
Que le Seigneur vous bénisse.
JC.P.

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