Une mission qui fait peur - 1

Frères et sœurs, j’ai essayé de vous montrer, ces deux dernières semaines, que les documents pontificaux qui nous concernent le plus directement : la lettre de Paul VI sur l’évangélisation et celle de Jean Paul II sur la vocation et la mission des laïcs chrétiens, sont des appels à la sainteté.
Il va de soi qu’ils ne parlent pas directement de nos cellules… mais l’espoir qu’ils mettent dans ce qu’ils appellent les communautés ecclésiales de base, et l’idéal qu’ils leur proposent, sont une invitation à poursuivre dans cette voie. Ils nous demandent de nous donner avec ferveur à la prière, à la mission et à l’amour fraternel.

On a vu ainsi, que la règle de vie des cellules d’évangélisation, dont certaines exigences pouvaient nous faire un peu peur, est une réponse à cet appel… un appel qui veut nous aider à être plus fidèles à l’Evangile… à avoir ce qu’on pourrait appeler une vie chrétienne normale.
Si on estime que ces exigences sont excessives et pas très sérieuses… alors il faut supposer que Paull VI, comme Jeanl Paull II, sont des personnages excessifs et pas sérieux !

Tout cela pour vous dire que nous ne sommes pas des bêtes curieuses ni des marginaux dans l’Eglise !
Il est possible que cela ne vous rassure pas… et qu’un tel appel à la sainteté vous fasse plutôt peur !
On a tous connu des moments de découragement… on a, certains jours, le sentiment de ne pas faire d’exploit en matière d’évangélisation !

Il existe une recette définitive pour éviter toutes ces formes de découragement… et cette recette, c’est la tiédeur… elle consiste à éviter soigneusement tout idéal de perfection et toute forme d’engagement.

Celui qui s’est rendu imperméable aux appels de l’Evangile… a trouvé une bonne façon de se mettre à l’abri des tentations.
Celui qui se contente d’avoir la foi et s’interdit prudemment de la manifester et de la proposer autour de lui… évite bien des soucis !
Mais une telle sagesse ne vient pas de Dieu… et la sérénité qu’elle apporte n’est pas la paix du Christ !

Vous savez que Jésus compare notre foi et notre vie de baptisé à une lampe allumée (Mt. 5,15-16).
On pourrait penser que si on entretient la flamme, ce n’est pas si mal !
Chacun chez soi… et Dieu pour tous… après tout, c’est son problème !
Eh bien le Seigneur ne voit pas les choses de cette façon !
Une lumière qui brille sans briller pour les autres, cela n’a pas de sens… tout comme une lampe allumée qu’on enfermerait dans un placard.
Jésus conclut : “Que votre lumière brille devant les hommes… en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père.”

Ce qui rejoint la parabole du “sel de la terre” (Mt. 5,13).
Par notre foi et par notre vie de baptisé, nous sommes le sel de la terre.
Sans sel, tout est insipide… le sel est l’aliment qui donne du goût aux autres aliments.
Eh bien, notre vie n’est pas insipide… elle a du sens… puisque Dieu nous a tout donné… puisqu’il a fait de nous des fils adoptifs… de sorte que notre vie de baptisés est déjà la vie éternelle.
Nous sommes le sel de la terre… mais le sel n’est pas fait uniquement pour se saler lui-même… il est fait pour saler les autres aliments… il est fait pour saler autour de lui… sinon, dit Jésus, il ne sert à rien… il est bon à jeter !
Voilà une étonnante parabole qui tient en un seul verset : “Vous êtes le sel de la terre. Si le sel ne sale plus… il ne vaut rien. On le jette !”

On pourrait citer également la parabole des talents (Mt. 25,14-30).
Les dons de Dieu : les trésors dont il nous a comblés, ne sont pas faits pour être enterrés. Celui qui a reçu deux talents, doit en produire deux fois plus.
Celui qui conservera intact… et rendra intact… le talent qu’il avait reçu, aura tout perdu !
Avec les dons de Dieu… personne ne peut se contenter de conserver.
Celui qui se contente d’être un conservateur des dons de Dieu… est inexcusable… en fait, il y a obligation de les multiplier !

Vous voyez que la mission, c’est bien une idée de Jésus !

JCP

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