Le Symbole des Apôtres - 5

Ce qu’on pourrait formuler en ces termes : Je crois que Jésus, cet homme qu’on appelait le Christ ou le Messie, est le Fils de Dieu.
“Jésus” et “le Christ” sont les noms qu’il a reçus quand il s’est fait homme. Alors que “Fils de Dieu” est son nom éternel… le nom qui exprime le mystère de sa condition divine.

Jésus ou Josué se disait en hébreu Yéshuah, ce qui veut dire : “Yahvé sauve”.
Christ… est un mot grec (Christos) qui correspond à Messie (Mashiah en hébreu)… et qui désigne celui qui a reçu une onction d’huile… celui qui est consacré… c’est-à-dire le roi.
Les juifs attendaient un Messie, c’est à dire un roi victorieux.
On comprend qu’ils aient eu du mal à reconnaître Jésus comme le Messie. Jésus n’a pas reçu d’onction… et il vivait beaucoup plus modestement qu’un roi… mais, en même temps, il laissait entendre que son règne était sans comparaison avec celui d’un roi… en fait, son règne était le règne de Dieu (ce que Matthieu appelle le “Royaume des cieux”).

Avec Jésus de Nazareth, “le règne de Dieu s’est fait proche.” (Marc 1,15)
Il dit aussi : “Le Règne de Dieu est arrivé jusqu’à vous.” (Luc 10,9)
“Le Règne de Dieu vient de vous atteindre.” (Mt 12,28 & Luc 11,20)
“Le Règne de Dieu est parmi vous.” (Luc 17,21)

On voit, dans l’évangile, que Jésus a évité le titre, trop politisé, de Messie ou de Christ… il se désigne plutôt comme le “fils de l’homme”.
Cette appellation vient du chapitre 7 du livre de Daniel qui raconte (dans le style des apocalypses) une vision où Dieu est représenté d’une façon symbolique comme un vieillard vêtu de blanc et assis sur un trône entouré de millions d’anges :
“Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme. Il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.” (Daniel 7,13-14)

En disant qu’il est le “fils de l’homme”, Jésus reconnaît, d’une certaine façon, qu’il est le Messie, c’est-à-dire le roi attendu… en effet, le “Fils d’homme” de Daniel est une sorte de roi, puisqu’il reçoit “domination, gloire et royauté”… mais en même temps, il n’est pas un roi ordinaire : il reçoit de Dieu une royauté qui s’étend sur tous les peuples et tous les temps, une royauté éternelle et universelle… autrement dit, le règne dont il hérite est le règne de Dieu !

Jésus n’est pas Messie à la façon des rois de la terre… mais un Messie divin… et son règne est le règne de Dieu.
Il est beaucoup plus grand qu’un roi… mais, en même temps, beaucoup plus accessible que ceux qui détiennent le pouvoir.
Il s’est tenu à l’écart du pouvoir politique… il a été proche de tout homme… il s’est fait totalement accessible, pour ne pas donner l’image d’un être distant, et pour que les plus modestes, jusqu’à la fin des temps, puissent s’approcher de lui et le rencontrer : “Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps.” (Mt. 28,20)

Dire notre foi aux autres… ce n’est pas leur faire violence… c’est un acte d’amour !
Proposer notre foi… c’est proposer la rencontre du Christ.
La proposer sans crainte et sans ambiguïté… en laissant chacun libre d’entendre ce message. C’est cela évangéliser :
“Ce serait certes une erreur d’imposer quoi que ce soit à la conscience de nos frères. Mais c’est tout autre chose de proposer à cette conscience la vérité évangélique et le salut en Jésus-Christ en pleine clarté et dans le respect absolu de la liberté… Cette façon respectueuse de proposer le Christ et son Royaume, est plus qu’un droit, c’est un devoir de celui qui évangélise.” (Paul VI, Evangelii nuntiandi, 80)

Le gardien de la prison de Philippes demande à Paul : “Que dois-je faire pour être sauvé  ?”… Paul lui répond : “Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé.” (Actes 16,30-31)
Et voilà ce qu’il écrit aux chrétiens de Rome : “Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. En effet, croire dans son cœur conduit à la justice et confesser de sa bouche conduit au salut.” (Rom. 10,9-10)

Que Jésus, notre Seigneur et notre Sauveur, vous bénisse.

JCP

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