Le Symbole des Apôtres - 27

Je crois à la résurrection de la chair

Frères et sœurs… le Symbole de Constantinople, comme l’ensemble du Nouveau Testament, précise également que notre résurrection n’est pas une réalité actuelle, mais “à venir”.
De même que Jésus n’est pas ressuscité à l’instant de sa mort, mais “le troisième jour”, notre résurrection ne suivra pas l’instant de notre mort, et elle ne doit pas être confondue avec la survie de notre esprit.
La résurrection n’est pas promise à chacun au terme de sa vie, mais à l’humanité au terme de son histoire.

Pourquoi cette “attente”  ? C’est une question qui revient souvent.
Pardonnez-moi si la réponse demande un petit effort d’attention.

Si l’humanité avait été sans péché, notre existence terrestre aurait dû s’achever, semble-t-il, par une entrée paisible (une “assomption”) dans cette vie nouvelle qu’on appelle la vie ressuscitée.
Il va de soi que notre vie corporelle, comme toute vie animale, aurait eu une naissance, un développement et une mort biologique… le passage vers cette existence tout autre, étant vécu comme un achèvement.
Quand Saint Paul dit que la mort est la conséquence du péché (Rom 5,12), il veut dire que notre vie n’aboutit plus à un tel passage harmonieux… mais qu’elle s’achève sur une rupture douloureuse et angoissante que l’on appelle la mort.

L’immaculée conception n’est pas une anomalie… elle veut dire, au contraire, que Marie est totalement conforme au projet originel de Dieu… et son “assomption” est l’achèvement de ce projet.

Le dogme du péché originel signifie que c’est l’humanité dans son ensemble qui a perdu la sainteté originelle (ou l’immaculée conception originelle). De même, à la résurrection finale, c’est l’humanité dans son ensemble qui ressuscitera… au terme de son histoire terrestre… ou plutôt, au terme de cet épisode terrestre de son histoire.

“En effet, puisque la mort est venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts : comme tous meurent en Adam, dans le Christ tous recevront la vie ; mais chacun à son rang : en premier le Christ, et par la suite, ceux qui appartiennent au Christ, lors de sa venue.” (I Cor 15,21-23)

Par le premier péché, la mort est entrée dans le monde, et elle doit faire partie de l’histoire de l’humanité jusqu’à son terme.
De même que le péché et la mort sont devenus l’héritage de toute l’humanité, dès l’origine de son histoire, c’est également toute l’humanité qui héritera de la résurrection, au terme de son histoire.

On a dit que la vie ressuscitée serait une vie tout autre  !
Mais attention  ! “Tout autre” ne veut pas dire que cette vie sera étrangère à cet univers… bien au contraire  !
Le fait que le Fils de Dieu se soit fait homme n’est pas une concession passagère… c’est en tant qu’homme qu’il est ressuscité et qu’il reste présent, chaque jour jusqu’à la fin des temps.
Le fait que les hommes soient à la fois spirituels et corporels, n’est pas une erreur de parcours incompatible avec la vie éternelle.
L’appartenance à cet univers fait partie de notre destinée.
Cette appartenance ne sera pas “charnelle” comme notre condition actuelle… l’évangile nous révèle qu’elle prendra une forme nouvelle que l’on appelle “résurrection”.

On peut dire, enfin, que la résurrection sera l’achèvement de notre salut… et donc l’achèvement de notre filiation adoptive.
Notre relation au Christ sera toujours une incorporation, et notre relation au Père une relation filiale… mais l’évangile semble indiquer que la résurrection donnera à ces relations une forme nouvelle :
“A la résurrection d’entre les morts… ils sont pareils aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de résurrection.” (Luc 20,35-36)
Ce qui suggère que la communion de tous les élus à la personne du Fils recevra une dimension nouvelle… notre filiation adoptive ne parvenant à sa plénitude que par la résurrection.

Que le Seigneur Jésus, devenu présent chaque jour par sa résurrection, vous accompagne dans votre mission.

JCP

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