Témoin 3

Notre oikos, c’est l’ensemble des personnes qui constituent notre entourage. Mais il est difficile d’évangéliser, dans l’immédiat, toutes ces personnes. Comment choisir ?

 

En fait, il y a deux sortes de choix : celui de Dieu, et celui que je fais.
Il y a celui ou celle que Dieu choisit de mettre sur mon chemin… comme le Juif blessé sur le chemin de Jéricho (Luc 10,30) : ce n’est certainement pas le genre de prochain que le Samaritain aurait choisi, si on lui avait laissé le choix… mais il était là, en travers du chemin.
Il nous arrive, à nous aussi, que Dieu mette sur notre chemin des prochains inattendus. Ce n’est pas ceux-là que nous aurions choisis pour les évangéliser… mais ils viennent à nous : ils nous tendent la perche… il faut évidemment saisir cette perche et répondre à leurs attentes et à leurs interrogations.
Il y a également celui ou celle que je choisis dans mon oikos, pour le servir avec une attention particulière.
La plus belle façon de témoigner est de se faire serviteur de ses frères.
C’est le témoignage que Jésus lui-même a voulu donner. Lui qui partage la gloire éternelle du Père, s’est anéanti pour se faire serviteur : « Jésus Christ, qui était de condition divine, ne s’est pas battu pour être l’égal de Dieu, mais il s’anéantit, prenant la condition deserviteur. » (Philipp. 2,5-7)
En disant cela, saint Paul ne faisait que reprendre l’Évangile :
« Le Fils de l’homme est venu non pas pour être servi, mais pourservir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,28)
Ce message est si important que Jésus a voulu frapper l’imagination de ses disciples en leur lavant les pieds : « Dès lors, si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car c’est un exemple que je vous ai donné : ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, vous serez heureux si du moins vous le mettez en pratique. » (Jean 13,14-17)
S’il leur a lavé les pieds, c’est précisément pour les inviter à se faire serviteurs, comme lui, le Fils de Dieu, s’est fait serviteur.
Saint Paul a bien entendu le message : lui aussi est prêt à sacrifier sa vie pour ceux qu’il a évangélisés, pour se mettre au service de leur foi. Il écrit : « Et même si mon sang doit être offert en sacrifice pour leservice de votre foi, j’en suis joyeux et m’en réjouis avec vous tous. » (Philipp. 2,17)
Il va de soi que l’on peut se faire serviteur de ses frères sans aller jusqu’à donner sa vie. Ce qui nous est demandé, c’est de ne pas en faire moins que les commerçants qui sont aimables avec leurs clients, ou que le personnel des grands hôtels qui est prêt à tout faire et à tout endurer pour le service du client-roi.
Ce qu’ils font pour un peu d’argent, le Seigneur nous demande de le faire pour lui et pour le témoignage de notre foi.
Il serait un peu utopique de vouloir se faire serviteur de l’ensemble de son entourage. C’est pourquoi il nous est proposé de choisir une ou plusieurs personnes que l’on servira d’une façon privilégiée.
Marie n’a pas cru que sa sainteté immense la dispensait de se mettre au service d’Élisabeth. C’est plutôt ce désir de servir qui fait sa sainteté. Pendant trois mois, elle s’est fait servante de sa cousine âgée : aussi longtemps qu’elle a eu besoin de sa présence.
Si le disciple n’est pas plus grand que son maître, cela signifie qu’être serviteur n’est indigne d’aucun d’entre nous.
C’est notre vocation de disciples et d’apôtres du Christ.
Saint Paul écrit aux Éphésiens : « Mettez votre vie en accord avec l’appel que vous avez reçu (votre vocation) : en toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour. » (Éph. 4,1-2)
Que le Seigneur vous guide au service de son Évangile.

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